C'est à chaque fois pareil :en milieu de mois , les esprits s'échauffent , ça et là on entend des soupirs, des interrogations : ça s'agite, ça cogite, ça téléphone et parfois même ça ronfle . Des murmures et des grondements s'élèvent alors de toutes parts :
"Vous croyez qu'on va l'avoir aujourd'hui ? "
"Il sort quand ? "
"Comment je vais faire si je pars en vacances sans l'avoir vu ?"
Il pourrait s'agir du dernier film de Bradd Pitt, du dernier billet émis par la banque de France ou encore du dernier timbre émis par nos amis postiers ( Oui, j'avoue haut et fort que j'ai toujours un faible pour cette administration de moins en moins publique . En plus une belle histoire me lie depuis longtemps à l'un de ses dignes préposés )
Hélas, nous ne sommes ni sur la croisette à Cannes ni à un vernissage mondain. La réalité nous rattrape tous les mois : l'illustre inconnu qui accapare nos pensées et nos projets , celui qui se fait tant attendre n'est ni un Appolon ni un sex symbole : c'est juste notre planning de gardes. Quand à la fin il fait son apparition, la ruche s'agite d'un bourdonnement inhabituel : il est souvent trop lourd, trop chargé : Alors en dépit des injonctions de la hiérarchie qui nous demande de n'y point toucher, c'est la ronde des SMS et des mails ou encore le coup de fil à un(e) ami(e) pour essayer de modifier ce qui peut l'être . Objectif final ou mission impossible : juste pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée à très très court terme.
Quand enfin, tout le monde a trouvé les arrangements possibles, il se produit immanquablement l'appel du bon copain gentil et prévoyant comme tout , et qui vous invite à son anniversaire :
" Comme avec ton roulement c'est pas facile, j'ai programmé mon anniversaire dans 3 mois. J'ai préféré m'y prendre assez tôt, comme ça tu vas pouvoir me donner tes dates tout de suite !!"